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Nouvelle donne
2 septembre 2008

Quelqu'un d'autre

    L'automne donnait à la forêt des tons incroyables. Le jaune flamboyant côtoyait le rouge vif comme une explosion de tons chatoyants. Sam et Lisa se tenaient par la main et contemplaient l'exubérance des teintes automnales.

    Cela faisait maintenant dix ans qu'ils vivaient ensemble dans leur petit appartement du centre-ville de Morlet. Lui était vendeur dans un magasin de literie et donnait quelquefois des cours de piano aux gosses du quartier. Elle, était serveuse à mi-temps dans la restauration rapide. Ils avaient respectivement trente et vingt-neuf ans, et des rêves plein la tête.

    Ils aimaient se promener le Dimanche sur leur sentier forestier préféré, se laissant à imaginer ce que pourrait être leur vie dans plusieurs années : des enfants, une grande maison « construite autour du barbecue en dur », comme aimait à plaisanter Sam, et un magnifique piano à queue dans le salon.

    Ils marchaient depuis plus d'une heure sur ce sentier qui avait la forme d'une boucle. Lorsqu'ils arrivèrent au niveau du petit panneau en bois qui annonçait que le parking se trouvait à un kilomètre et demi, Sam décida qu'il était temps pour lui de faire une petite vidange. Il était très pudique, et l'idée seule qu'il puisse être vu, même entraperçu par de quelconques promeneurs représentait pour lui un véritable cauchemar. Comme d'habitude, il allait s'éloigner du sentier pour s 'enfoncer dans la forêt, à l'abri des regards. Cela amusait beaucoup Lisa qui lui demandait, d'un air plutôt amusé, combien de kilomètres il comptait faire pour aller faire ses affaires. Elle lui recommandait de faire attention aux écureuils, qui pourraient être témoins de faits traumatisants. Mais Sam n'en avait cure, il était habitué aux gentilles petites railleries de sa douce.

    - J'en ai pour une minute, dit-il, tu n'as qu'à continuer, je te rattraperai.

    - Oui, bon je crois que je vais t'attendre ici, répondit-elle avec un léger sourire, parce que le temps que tu reviennes de ton « expédition », je serai peut-être déjà arrivée à la voiture.

    - Très bien... à tout de suite, dit-il en lui déposant un baiser sur le front.

    Puis Sam s'enfonça dans la forêt, suffisamment pour ne pas être à la portée de vue d'éventuels promeneurs, voire de pervers qui s'intéresseraient à son « matériel de pointe ». Il enjamba les branches mortes tombées à terre, piétina l'épais tapis de feuille colorées qui nappait le sol chargé d'humidité et d'humus, et finit par trouver un magnifique chêne au tronc imposant qui semblait lui dire : « Vas-y, fais toi plaisir, c'est sur moi que tu peux pisser, je te donne l'autorisation. »

    Sam ne put réprimer un soupir de satisfaction. Le flot d'urine se déversait sur le tronc majestueux et dégoulinait en cascade jusque dans le tapis de feuilles mortes.

    Un violent frisson le traversa, comme une décharge électrique. Il avait les jambes en coton, ses pupilles étaient dilatées. Il mit deux à trois secondes avant de retrouver ses esprits. Jamais il n'avait ressenti pareille sensation. Il venait de vivre un moment de totale extase.

    Il secoua la tête pour mieux se réveiller, cligna des yeux et remonta sa braguette. Fin de l'exercice. Maintenant, il fallait rejoindre le sentier.

    - Désolé pour l'attente... dit Sam d'un air penaud à Lisa, qui commençait à tourner en rond comme dans une bille dans un entonnoir.

    -Ce n'est pas grave... bon, faut se dépêcher de rentrer à la maison, si on veux pas arriver en retard.

    La réflexion de Lisa lui parut étrange. Ils n'avaient rien de spécial de prévu ce soir. Mais il ne releva pas.

    - Dis-donc, tu as pris un coup de soleil ? je te trouve le teint un peu rougeaud...

    - Heu... je ne crois pas, non... par contre, j'ai une sacrée migraine ! Et puis je suis en nage.

    - J'espère que tu n'es pas malade...

    Sam et Lisa reprirent le sentier afin de regagner le parking. Dans la voiture, Lisa ne fut pas très bavarde. D'habitude, c'était madame je-n'ai-rien-à-dire-mais-je-parle-quand-même-parce-que-j'ai-envie-de-parler, ce qui avait le don d'agacer Sam, qui se contentait de répondre par des « mhmm » évasifs. Il profitait donc de ce moment de grâce, en savourant le silence.

****

    Lisa s'affaira à ouvrir la lourde porte blindée à trois points, le genre qu'il vous faut une éternité à ouvrir et qui n'a rien à envier à celles qui peuplent les prisons.

    Sam perçu du bruit dans l'appartement. Pourtant personne n'était censé s'y trouver. Encore un tour de clé, et la porte s'ouvrit.

    Il ne comprenait pas. Que faisaient ces mômes dans leur appartement ? Ils n'attendaient personne, rien n'avait été prévu d'autre que de rentrer tranquillement à la maison et de prendre une douche bien chaude. Deux bambins couraient dans leur direction.

    - Lisa, qu'est-ce-qu'ils font là ?

    Il s'attendait à ce qu'elle soit au moins tout étonnée que lui. Mais ce n'était pas le cas, elle le regarda d'un air surpris.

    - Comment ça, qu'est-ce-qu'ils font là ?

    - Ces mioches, ce sont ceux des voisins de l'immeuble d'en face, qu'est-ce-qu'ils font ici ?

    Elle le fixait avec des yeux ronds comme des billes et des sourcils haut-perchés.

    - Sam, tu es sûr que ça va ?

    Les gamins se jetèrent sur eux, les couvrant de bisous. Sam ne savait pas comment réagir. Lisa s'en rendait compte, et restait incrédule. Tout en pensant qu'il était bien inutile de lui rappeler, elle se risqua :

    - Sam, ce sont tes gosses... ça va, t'es sûr ?

    « Tes gosses ? » Comment ça tes gosses ? Cela faisait dix ans qu'ils vivaient en union libre, et ils n'avaient jamais eu de gosses ! Lisa débloquait-elle ?

    - Attends Lisa... nous n'avons jamais eu d'enfant ! Tu délires où quoi ?

    Lisa avait cette expression qui laissait entendre qu'elle se retrouvait face à un déglingué. Elle devenait l'axe d'un monde qui lui tournait autour et qui l'enfonçait dans les tourbillons de l'incompréhension. Elle le savait plutôt fragile psychologiquement, il avait déjà fait deux où trois courtes dépressions qui l'avait mené à consulter un psy, mais là... elle ne comprenait vraiment rien. Était-il devenu fou ?

    Sam était tendu comme un arc. Il remarquait la mine abasourdie de sa compagne, et se sentait aussi perdu qu'un morceau de biscuit tombé dans un grand bol de café. Il n'était pas fier, du haut de son mètre quatre-vingt cinq porté par un corps athlétique. Ces gamins avaient le don de le rendre nerveux... et méfiant comme la dernière des fiottes.

    - Écoute, Sam, tu commences à me faire peur, là...

    Elle marqua une pause avant de lancer :

    - Bon, de toute façon on a pas le temps, il faut qu'on mène Nicolas et Kévin au piano, il est déjà seize heures quinze et...

    -Nicolas et Kévin au piano ? Mais qu'est-ce-que tu racontes ?

    Il ne comprenait vraiment rien. Ces foutus gosses n'étaient pas les siens, et que cela soit le cas où non, il pouvait très bien donner lui-même des cours de piano ! Lisa devenait complètement folle... désaxée du ciboulot. Il lui semblait que son teint était de plus en plus rougeaud, et que la sueur lui dégoulinait du front comme une éponge gorgée d'eau que l'on presse, lui donnant un aspect trempé. Les gamins avaient rejoint le salon et jouaient à « trappe-trappe » dans un déluge de rires.

****

    Sam était affalé sur le canapé. Lisa était partie avec « les gosses » au piano. Lorsqu'elle claqua la porte, la frayeur se lisait sur son visage plus que l'incompréhension. Les deux gamins qui soit-disant étaient censés être les siens avaient quitté le domicile avec leur soit-disante mère.

    La situation était dramatique : deux gamins qui braillent à en fendre les murs, une bonne femme qu'il connaissait depuis dix ans et qui affirmait que ces mioches étaient les leurs, et la sensation de devenir complètement fou.

    Une lampée de whisky, une de plus. Au moins, le sevrage frelaté ne lui fairait pas défaut. Il savait où le trouver et comment le boire, aussi. Il était une réalité, lui. Une réalité rendu plus douce par les délicieux effets éthyliques.

    L'alcool lui tournait la tête. Un peu trop, même. En tout cas, bien plus que d'habitude. Il fallait qu'il s'allonge. Le chemin jusqu'à la chambre lui semblait être un parcours d'équilibre. Tant bien que mal il atteignit la pièce, bravant le roulis et le tangage. Il ouvrit le dressing afin d'y récupérer un pyjama, se déshabilla et s'écrasa sur le lit.

    Il fut réveillé par le désagréable bruit d'une chignole en rut à la recherche d'une femelle. Il regarda sa montre et constata qu'il ne dormit qu'une demie-heure. Dans un brouillard de sommeil, il s'assit sur le bord du lit . Il avait la bouche pâteuse et il fallait qu'il boive un peu. Mais de l'eau, cette fois-ci.

    Il se dirigea vers la cuisine en titubant. Il constata qu'aucune bouteille d'eau n'avait été mise au réfrigérateur, ni même dans la loggia. Il décida de descendre en chercher à la cave, s'il ne voulait pas mourir desséché comme une huître ouverte en plein cagnard.

    Deux étages à descendre. Autant de marches à affronter dans un équilibre plus que précaire. Puis le dédale de couloirs sombres et inquiétants du sous-sol. La clé à introduire dans une serrure à peine éclairée par la lueur maladive d'un vieux globe. Il fallait ensuite tâtonner pour trouver la lampe de poche perchée en équilibre sur un tréteau, lui même adossé au mur.

    Contact des doigts. L'ampoule allait pouvoir s'éclairer.

    Sam resta pétrifié. Il ne reconnaissait pas l'endroit. Rien ne correspondait à ce qui était imprimé dans sa mémoire; aucune des étagères sur lesquelles étaient entreposées habituellement des boîtes de conserve et autres bouteilles d'eau minérale ne se présentaient sous ses yeux. A la place, un fouillis de planches vermoulues et de gravats envahissait la petite pièce, évoquant un véritable champs de bataille.

    Il fallait qu'il se réveille de ce cauchemar, et tout de suite. Il se dit qu'il nageait en plein délire, que le coup de la cave commençait à faire beaucoup, que tous ces événements étaient inconcevables. Et pourtant... il se trouvait bel et bien dans une pièce qui ne correspondait pas du tout à celle qu'il connaissait. Il pris du recule afin de vérifier qu'il ne s'était pas trompé d'endroit. Non, il n'avait pas fait erreur : il s'agissait bien de la cave numéro huit; c'était écrit en gros sur la porte au feutre noir.

    La curiosité finit par remplacer la consternation. Sam entreprit de visiter les lieux de manière approfondie. Il s'avança vers le milieu de la pièce et en inspecta les moindres recoins sous le cône timide et jaune pisseux de sa lampe de poche. Des parpaings, des tasseaux et des veilles planches s'entassaient sur le sol poussiéreux.

    Il souleva quelques gravats noircis par la crasse. De minuscules particules batifolaient dans le rai de lumière.

    Une poignée... elle apparut sous un tas qu'il venait de dégager. Légèrement torsadée, en métal. Autour se dessinait les contours d'une trappe. Il la tira, mais rien ne bougeait. Après examen minutieux, il se rendit compte qu'il restait encore quelques gravats qui gênaient l'ouverture. Il débarrassa les derniers obstacles et tira de nouveau sur la poignée.

    Les gonds émirent un grincement strident. Une odeur de rance s'échappa du gouffre et emplirent les narines de Sam. Les effluves sépulcrales se propageaient dans toute la pièce; le gouffre exhumait son haleine fétide.

    Sam se tendit vers l'arrière afin d'inspirer un semblant d'air potable. Il reprit ses esprits et se pencha par-dessus le trou afin d'y plonger son faisceau lumineux.

    Sous le raie de lumière se profilait un capharnaüm dont se découpaient plus nettement quelques gros bocaux de verre. Une échelle plongeait dans l'antre... il fallait maintenant sauter dans ses entrailles.

    Sam entreprit la descente, la lampe de poche entre les dents. Il n'était pas rassuré. Le vieux bois de l'échelle craquait sous les appuis de ses mains et de ses pieds. L'odeur était de plus en plus épouvantable.

    Contact mat avec le sol. Terre battue. Effluves morbides de moisissure et de putréfaction.

    Il respirait fort. De ses mains tremblantes, il balaya la pièce de la lampe.

    Quelques mètres carré où s'entassaient de vieux livres et quelques outils. Au mur étaient fixées des étagères métalliques sur lesquelles étaient entreposés des bocaux de verre rendus opaques par une fine pellicule de poussière. Il braqua de près le cône de lumière sur l'un des récipients.

    L'horreur...

****

    Il fit un bond en arrière et trébucha. Accoudé au sol, il lui semblait que la pièce lui tournait autour, la terreur le secouait comme un oriflamme dans la tempête. Ce qu'il venait de voir dépassait l'entendement.

    Que lui arrivait-il ? Dans un élan de panique, il agrippa la veille échelle branlante et remonta à la hâte en surface.

    L'air vicié avait déjà contaminé le niveau supérieur lorsqu'il s'extirpa de la gueule obscure aux relents cadavériques. Il ne prit pas la peine de refermer derrière lui.

    Les escaliers semblaient être sans fin. Panique. La porte de l'appartement faisait enfin son apparition. Chercher la clé... le trousseau s'embrouillait entre ses mains, il tomba à terre. Recommencer.

    Sam parvint à ouvrir la porte et se retrouva nez à nez avec Lisa. Un léger rictus aux lèvres, elle le scruta avec des yeux pétillants. Les deux marmots se cachaient derrière ses jambes, le même sourire maléfique...

    - Alors, tu as fait des découvertes ?

    - Mais qu'est-ce-que tu racontes ? Ses yeux étaient exorbités, son teint pâle comme du maalox.

    - Lisa... qu'est-ce-que tout cela veut dire ? Ces bocaux, dans la cave ?

    - Tu as fait connaissance avec nos petits amis ?

    - Nos... nos pe... petits amis ?

    - Sam, ce sont tes victimes, tu en es l'artisan et je t'en félicite. Tu n'as pas à en avoir honte... dit-elle en élargissant son sourire.

    Les deux gamins hochèrent la tête, d'un air entendu.

    Il claqua la porte et dévala les escaliers. Une pression du pouce sur la clé, et la voiture émit un petit gémissement. Contact, première vitesse et couinement de pneu. Destination : la forêt.

    Il fallait qu'il en ait le cœur net. Tout avait commencé lorsqu'il était allé uriner contre cet arbre. Il en était persuadé. Lorsqu'il était revenu sur le sentier, Lisa avait commencé à avoir un comportement étrange. Elle ne parlait pratiquement plus, elle qui était si bavarde, d'habitude... et ce teint rougeaud, cette sueur qui l'inondait. Ce frisson extraordinaire qu'il avait ressenti lorsqu'il se soulageait. Il fallait qu'il retourne sur les lieux. Il voulait comprendre, même si au fond, il se doutait bien que cela ne servait pas à grand chose. Mais que faire d'autre ? Tout était si étrange et impalpable...

    Coup de frein sec sur le petit parking de terre. Un nuage de poussière enveloppa la voiture. Sam s'extirpa du véhicule et emprunta à la hâte le petit sentier qui pénétrait dans la forêt.

    Dix minutes plus tard, il repéra le petit panneau en bois, puis bifurqua et s'enfonça dans les arbres.

****

    Le corps, noyé sous des litres d'hémoglobine, était avachi contre l'arbre dans une position grotesque. La tête, qui reposait sur une épaule, n'avait plus rien d'humain. De la bouillie pourpre faisait office de visage. La blancheur de quelques dents se découpait parmi les nuances de rouges. Une forte odeur d'urine investissait les lieux.

    Sam crût défaillir. L'espace d'un instant, il songea à cette tête aux yeux exorbités, baignant dans un liquide et coincée dans le gros bocal de verre, dans la cave. Et maintenant, ce corps au visage massacré.

    « L.I.S.A » Quatre lettres gravées... la gourmette qu'il lui avait offerte pour son anniversaire. Ses effets personnels, maintenant : un pantalon kaki, une chemisette blanche... oui, cela correspondait à certains vêtements de sa garde robe. En une fraction de seconde, il comprit. Il sut que le cadavre au visage ravagé était la personne avec qui il partageait sa vie depuis dix ans. Mais la réalité était bien trop choquante, bien trop... irréelle.

    Il recracha plusieurs morceaux. Il en inspecta l'un deux au creux de sa main : de la chair.

    Un spasme... il vomit.

    Ses yeux étaient injectés de sang et son cœur battait au rythme d'un marteau-piqueur. Il courut comme sprinter jamaïcain à travers la forêt. Il ne voyait ni n'entendait rien. Tout s'embrouillait dans sa tête. Un goût du sang habitait son palais et ses sinus, un voile pourpre lui envahissait son champ de vision.

    Puis il se souvint. Il se souvint l'avoir invitée à marcher au cœur de la forêt, en dehors du sentier. Il se souvint l'avoir plaquée contre l'arbre, lui cognant la tête au point qu'elle en perde connaissance. Il se souvint lui avoir uriné dessus, dans un grand soupir de satisfaction. Il se souvint l'avoir étranglée, la laissant pour morte au pied de l'arbre. Il se souvint être retourné à la maison, puis avoir donné un cours de piano à deux gosses du voisinage, Nicolas et Kévin. Le cours terminé, il s'est saoulé devant la télé, a fait une courte sieste puis est descendu à la cave chercher de l'eau. Il en profita pour placer les têtes de Nicolas et Kévin qu'il avait arrachées à coups de hache dans deux gros bocaux remplis de formol. Il sut qu'il n'en été pas à sa première expérience, et que des restes de corps croupissaient dans la petite pièce sous la trappe, à proximité des bocaux, dégageant une odeur pestilentielle. Il sut aussi que la cave avait toujours servie de débarras, et que l'eau minérale se trouvait dans un petit placard du hall, dans l'appartement.

    Enfin, il se souvint être revenu au pied de l'arbre, afin de dévorer le visage de sa bien-aimée, la verge en érection, lui témoignant ainsi tout son amour.

    Sam et Lisa se connaissait depuis dix ans, ils vivaient dans un petit appartement du centre-ville. Ils projetaient d'avoir des enfants et de vivre dans une grande maison.

    Un beau jour d'automne, alors qu'il se promenait en forêt avec sa bien-aimée, Sam eut une révélation : il sut qui il était vraiment.

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